Ces kiosques modernistes sont les derniers d'Europe de l'Est
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Les derniers kiosques modernistes d'Europe
Vendeurs d'œufs, de journaux ou de places de parking, ces kiosques colorés portent le souvenir de l'ère soviétique. Graphiques, ludiques, ils incarnent le modernisme de l'Europe des années 1970 à 1990. Produits en masse pendant ces trente années de soviétisme, ces objets modulaires ont disparu pour la plupart. Le modèle K67 est certainement le plus iconique ; conçu par l'architecte slovène Saša J. Mächtig en 1966, il est « le premier et le plus emblématique symbole de cette révolution créative, conçu pour répondre à la demande croissante d'espaces modulaires et flexibles », précise Maciej Czarnecki, explorateur urbain et co-auteur de la préface ; ainsi que ses équivalents polonais (le Kami) et macédonien (le KC190). On en trouve heureusement encore quelques exemples dans d'anciens pays de l'ex-bloc de l'Est et de l'ex-Yougoslavie. Posés comme des jouets sur des places animées, en bord de mer ou perdus dans la campagne, ils égaient de leur seule présence les lieux qu'ils occupent, de Berlin à Varsovie. « L'apparition de kiosques colorés, composés de matériaux et de textures innovants, entre les bâtiments historiques et les lotissements de béton ternes, a apporté un vent rafraîchissant de modernité et de variété à ces lieux », décrit Anna Cymer, historienne de l'architecture et co-autrice de la préface du livre.
Toujours en activité ou abandonnés, « ces kiosques ont été les témoins de la transformation sociopolitique de l'Europe centrale et orientale à la fin du XXe siècle », expliquent David Navarro et Martyna Sobecka, fondateurs de Zupagrafika, deux photographes fascinés par ces objets modernistes en voie de disparition. Pour leur maison d'édition, ils ont sillonné le Nord et l'Est de l'Europe à la recherche de ces pépites de design, dont le look rétro-futuriste plait tant aujourd'hui : « Au cours des dix dernières années, nous nous sommes concentrés sur la capture d'images de quartiers résidentiels, principalement dans les pays de l'ancien bloc de l'Est. » Ils publient ainsi le beau livre KIOSK, The Last Modernist Booths Across Central and Eastern Europe. À travers plus de 150 photographies, l'ouvrage revient sur une curiosité architecturale presque disparue, mais dont les survivants rappellent de manière inédite un pan crucial de la culture visuelle de l'Europe de l'Est.
KIOSK, The Last Modernist Booths Across Central and Eastern Europe, Zupagrapfika (David Navarro et Martyna Sobecka), 208 pages, 26 euros.